Ajlun

Quel voyageur est venu à Ajlun sans songer à sa forteresse médiévale admirablement perchée sur la colline ? Une attraction unique pour les visiteurs !

Ajlun, une ville historique incroyable au nord de la Jordanie

La cité d’Ajlun au nord de la Jordanie a gardé son visage médiéval typique. À la vue de la forteresse musulmane qui domine superbement la cité depuis le mont Jabal’Auf, plus d’un visiteur s’est extasié : l’Empire byzantin, les sultans ayyoubides, les mamelouks et l’Empire ottoman ont embelli tour à tour le monument de leurs savoir-faire artistiques. Depuis sa naissance au xiie siècle, la vie du village se développa autour de son château fort. La guerre sainte a marqué profondément son histoire, le culte de l’islam a codifié son architecture, et des souvenirs de l’époque biblique apparaissent en filigrane.

Rendez hommage à la grande mosquée d’Ajlun. Perdez-vous à volonté dans Tell Mar Elias, le fameux endroit qui a vu naître le prophète Elie. Profitez d’une promenade dans la forêt de pins. La ville ne vaut pas qu’on y passe la nuit. Toutefois, une journée d’excursion à Ajlun au départ de la capitale Amman est recommandée sans réserve.

Histoire

Fondée au xiie siècle, Ajlun ou Ajloun – les deux graphies sont admises – fut initialement sous l’autorité des Ayyoubides. L’émir Izz al-Din Oussama en était le gouverneur. Le roi Saladin qui régna sur l’Egypte et la Syrie l’affecta à ce poste prestigieux parce qu’il était son neveu. Mais surtout, il lui fallait un homme de confiance à qui faire construire une citadelle fortifiée afin de défendre les frontières du jeune sultanat. Un village fut créé quelques années après l’achèvement du château.

Avant l’arrivée des Ayyoubides, des Bédouins nomades ont partagé la colline avec une confrérie de moines byzantins. Le nom d’Ajlun serait même associé à celui d’un membre notable du monastère. La ville entra en guerre avec les États croisés, dont la seigneurie d’Oultrejourdain. En 1260, elle a subi l’invasion des Mongols, qui ont mis à sac le fort d’Ajlun, avant de tomber sous la coupe des Mamelouks et des Ottomans.

Aujourd’hui

Impossible de voyager en Jordanie et de passer à côté d’Ajlun, une ville regorgeant de souvenirs historiques, inscrite à juste titre sur la liste du patrimoine de l’Unesco. Le district, qui compte près de 176 000 habitants, est composé d’une dizaine de tribus sunnites et chrétiennes. Les tribus indigènes cohabitent en harmonie. Ajlun se situe au nord-ouest du pays, soit à une quarantaine de kilomètres d’Amman.

À voir et à visiter à Ajlun

La forteresse d’Ajlun

Achevée entre 1184 et 1185, la forteresse d’Ajlun est indiscutablement un joyau de l’architecture arabo-islamique du Moyen Âge. Les Ayyoubides l’ont bâtie sur les ruines d’une église byzantine. Visiter les galeries de la citadelle, escalader ses tours d’angle, pénétrer dans les chambres aux murs calcaires du monastère, cela vous renvoit plusieurs siècles en arrière ! Vous entendrez raconter le glorieux passé du château, détruit en 1260 par les Mongols et remis à neuf sous le règne de Dhaher Baibars, dirigeant des Mamelouks. Vous apprécierez la vue à 360 degrés depuis le sommet de Jabal’Auf. Le fort semble écraser le pâté de maisons à flanc de colline par sa majesté. À gauche du château se dresse un petit musée où les passionnés d’archéologie s’attarderont à cœur joie.

La grande mosquée d’Ajlun

En plein milieu de la ville, la mosquée d’Ajlun est absolument à voir. Plus de 800 ans d’histoire sont renfermés derrière ses murs. Une chapelle byzantine existait là autrefois. Les manuscrits grecs retrouvés dans les anciennes parties de l’édifice en donnent la certitude. La tour de prière elle-même repose sur les restes d’un clocher.

La réserve forestière d’Ajlun

Pour s’éloigner de la foule et prendre un bol d’air frais, difficile de trouver mieux que cette réserve forestière. Des pistes de randonnée sillonnent la forêt ; il y en a pour tous les goûts, des pistes longues ou courtes, plates, de faible dénivelé ou plus raides, comme les aiment les pros de la grimpe.

Juste en dehors de la cité, le site de Mar Elias réclame un petit pèlerinage. C’est là que le prophète Élie a vu le jour. Là était bâti un sanctuaire où les fidèles priaient et chantaient les louanges de Dieu, suppliant son aide, à l’époque où la maladie Rigeh frappait la ville. Là se dressaient autrefois des chapelles byzantines, dont il ne reste aujourd’hui que des vestiges.

Informations pratiques

Meilleur moment pour visiter Aljun

Si vous comptez vous arrêter à Ajlun, sachez que les mois de juillet, août, septembre et octobre sont les plus agréables. Les pluies sont rares à cette période de l’année.

Comment s’y rendre ?

Il existe des services de bus réguliers entre Ajlun et Amman. Les bus pour Ajlun ramassent leurs passagers à la gare routière de Tabarbour. Cela dit, le transport commun profite aux lève-tôt, la plupart des lignes partant à 8 h du matin. Les bus de 9 h ou de 10 h se comptent aux doigts de la main. Pour un voyage plus confortable, il est possible de louer les services d’une voiture privée.