Al Khazneh

De toutes les ruines de temples et d’ossuaires de Petra, la nécropole Khazneh est sans doute la plus célèbre. Retour sur les attractions.

Al Khazneh : un joyau archéologique de Pétra, ville hors d’âge de la Jordanie

C’est dans une scène d’Indiana Johns et la dernière croisade que la majestueuse façade en grès rose de Khazneh se révèle aux Européens. L’orgueil humain a beau se surpasser par des réalisations monumentales, il devra s’incliner devant les limites du Temps et de l’Espace. Tel fut le destin du Royaume nabatéen, qui a construit le fameux Trésor, comme les Bédouins arabes appellent familièrement Khazneh. Le génie artistique nabatéen et l’élégance de la Grèce Antique se marient dans ce monument, qui fait la fierté de Pétra et de la Jordanie.

Histoire du monument

La cité perdue de Pétra a été redécouverte en 1812 par un explorateur suisse répondant au nom de Jean Louis Burckhardt.

Accueillant à l’origine une colonie édomite, Pétra connut un renouveau urbain prodigieux vers l’an 100 av. J.-C. lorsqu’elle tomba aux mains des Nabatéens. Les notables de la ville ont construit des tombeaux aux façades élaborées et artistement décorées. Khazneh est l’un d’entre eux. Les avis sont partagés quant à ses usages d’affectation. Les figures de Castor et Pollux à l’entrée laissent entendre que le bâtiment était un mausolée royal. Le souverain Aretas IV ou son épouse y serait enterré. L’hypothèse d’une utilisation cultuelle après la chute du royaume nabatéen est également admise. Au Moyen Âge, la cité de Pietra fut noyée sous les tremblements de terre et tomba dans l’oubli. Il faudra attendre le dévouement et les efforts d’un archéologue passionné pour excaver les ruines.

Un bruit a couru selon le fait que des ruines antiques seraient enfouies dans la Wadi Mousa, près de la tombe d’Aaron. En apprenant cette nouvelle, l’explorateur accourut sur le site et embaucha un guide jordanien. Imaginez sa joie quand la découverte a été à la hauteur de ses espérances.

Bruckhardt confia dans ses mémoires :

« Un mausolée excavé s’offrit à notre regard, dont la situation et la beauté ont été habilement étudiées pour faire une impression extraordinaire sur le voyageur, après avoir passé pendant une demi-heure à travers un passage sombre et presque sous-terrain comme je l’ai décrit. Les indigènes appellent le monument Kaszr Faraoun ou château du Pharaon et prétendent que c’était le palais d’un prince. Moi, je dirais plutôt que c’était le sépulcre d’un prince, et l’opulence de la cité a dû être considérable, à tel point qu’elle a pu dédier de tels monuments à la mémoire de ses dirigeants. »

Al Khazneh est un mot arabe signifiant « Trésor ». Le nom est lié à une fausse légende répandue parmi les Bédouins, selon laquelle il y avait du trésor dans l’urne funéraire placée au sommet de la nécropole.

Aujourd’hui

Impossible de visiter l’antique cité de Pétra sans s’arrêter devant l’Al Khazneh, la plus célèbre façade de Pétra et surement même de la Jordanie.

Al-Khazneh est en effet l’une des attractions touristiques les plus célèbres de la Jordanie.

En route vers le Trésor du Pharaon

Pour vous rendre à Pétra, il est nécessaire de passer par le Siq, un canyon rocheux de 1,5 km dont les parois se resserrent à mesure que vous vous rapprochez de la sortie. Le Trésor est la première chose qui frappe le regard à la sortie du Siq. Taillée directement dans la roche, sa façade mesure 39 mètres de long et 25 mètres de large. Les proportions du mausolée n’ont d’égales que sa magnificence. Les maçons étaient-ils des gens de l’endroit ou des Alexandrins ? On ignore la réponse. Ce qui est sûr, c’est que le Trésor est un mariage réussi entre l’art nabatéen et l’art grec d’Alexandrie.

À l’image des anciens temples grecs, l’édifice présente six colonnes corinthiennes soutenant des chapiteaux et des frises décoratives. Un fronton triangulaire surplombe la porte d’entrée. Au-dessus du fronton, la déesse Isis affiche un aimable sourire. Sa statue au centre de la façade ne laisse aucun doute sur l’utilisation sépulcrale du monument. Les couches de stuc, les éléments floraux et la peinture sur fond rose sont un exemple de délicatesse artistique.

Prenez le temps d’admirer le riche programme iconographique qui rend hommage aux divinités égyptiennes, nabatéennes et gréco-romaines. Regardez les Amazones dansantes, la tête surmontée d’une hache en signe de combat ; du côté gauche et droit de la porte d’entrée, les statues équestres de Castor et Pollux, des frères jumeaux vénérés en demi-dieux ; dans la partie supérieure de la façade, les figures d’aigles emportent les âmes dans l’au-delà. Les érudits les assimilent à des divinités nabatéennes inconnues.

En examinant de près, vous remarquerez des empreintes de balle sur l’urne supérieure. Elles rappellent les attaques des Bédouins qui croyaient à tort que le butin du pharaon d’Égypte se cachait dans cette urne. Ivres de cupidité, ils ont essayé de saccager le mausolée mais sans succès, car le mausolée est sculpté dans le grès massif.

Les visiteurs ne sont pas autorisés à pénétrer dans l’enceinte du Trésor. Mais consolez-vous : il n’y a rien à voir à part une chambre vide. Les Nabatéens s’appliquaient surtout à travailler la façade dans le but d’impressionner les invités de marque.

Infos pratiques

Droit d'entrée

Pour découvrir Al-Khazneh, il vous faudra payer le billet d’entrée à Pétra. Entrée libre pour les détenteurs du Jordan Pass.

Horaires d'ouverture

Le centre des visiteurs est ouvert tous les jours :

• de 6 h à 18 h d’avril à octobre ;
• de 6 h à 16 h de novembre à mars.

Un conseil : venez tôt le matin pour jouir de la vue lorsque les parvis du mausolée sont encore déserts. À partir de 8 h, une foule de touristes et de chameaux investit la place, rendant difficile les prises de photos.

Comment s'y rendre ?

Pétra est à trois heures de route de la capitale par la route du Désert ou à quatre heures de route si vous empruntez l’Ancienne Route des Rois, qui est la plus panoramique. Faute de voiture privée, vous pouvez y aller en bus, en minibus public ou en taxi depuis Amman.