Le Deir

Sculpté dans les falaises de grès rouge, Deir est, après Khazneh, le monument le plus grand et le plus célèbre de Pétra, l’antique cité nabatéenne de la Jordanie.

Visitez le Deir, une attraction touristique de Pétra

Des villes antiques ont gardé une architecture authentique témoignant de leur passé glorieux. Tel est le cas de Petra, dont les superbes ruines constituent à elles seules un motif de voyage touristique au sud de la Jordanie. Accessible au bout de 800 marches, en empruntant la colline Djebel Al-Deir, le Monastère est l’édifice le plus haut et le plus monumental de Pétra. Le voyageur du xxie siècle ne peut que s’incliner devant le génie artistique des Arabes Nabatéens qui ont construit ce bâtiment de 43 mètres de haut en plein désert. S’agit-il d’un temple, d’un sépulcre royal ou d’un monastère byzantin ? Laissons aux archéologues le soin de résoudre ce casse-tête. Contentez-vous d’admirer l’élégante façade adossée aux rochers, rehaussée de colonnes, de chapiteaux et d’ouvertures en trompe-l’œil. Le Deir partage de nombreux traits communs avec le Trésor, bien que sa qualité artistique ne soit pas comparable. Une photo du monument est de mise pour conserver les meilleurs souvenirs de Pétra !

Histoire du monument : un temple nabatéen converti en église byzantine

L’idée répandue selon laquelle le Deir est un tombeau royal est erronée. L’édifice a été construit au milieu du Ier siècle de l’ère chrétienne. En ces temps d’obscurantisme, les rois nabatéens s’affublaient de droits divins. Des rites mystérieux étaient célébrés dans la salle du temple pour le culte d’Obodas Ier., qui a dirigé la cité entre 96 et 85 av. J.-C. En tout cas, c’est ce que laisse croire une épitaphe repérée sur les bancs de pierre bordant les murs de la salle.

Quand l’Empire de Byzance a conquis Pétra au ve siècle, le bâtiment a accueilli une communauté monastique. De là vient son nom actuel « Al-Deir », transcrit parfois « ad-Dayr » ou « el-Deir », un mot arabe employé au sens de « monastère ».

Le Deir est un monument classé depuis 1985, date à laquelle l’Unesco a officiellement inscrit Pétra sur la liste du patrimoine mondial.

Style architectural

C’est une véritable surprise de voir combien le Monastère tient bon malgré son âge. Pourtant, l’érosion a fait écrouler de nombreux ossuaires dans la cité. La ressemblance avec le Khazneh saute directement aux yeux. Que ce soit la façade taillée dans la pierre, que ce soit la rangée de colonnes aux frises décoratives qui encadre l’entrée, on voit que le style du premier se répète sur le second. Une tholos domine la partie centrale de la façade supérieure. Il s’agit d’une coupole qui supporte une urne funéraire se dressant à plus de 9 m de haut, visible depuis plusieurs endroits de la ville.

La dimension du Monastère est impressionnante. Sa largeur est de 44 m et sa hauteur est d’environ 43 m. Les visiteurs y accèdent par une porte de 8 m de haut. L’intérieur abrite une grande salle pourvue de bancs de pierre où s’asseyaient les adeptes. Des dithyrambes résonnaient autrefois entre ces murs, remplacés plus tard par des chants de louange d’inspiration chrétienne.

La finition artistique, quant à elle, obéit au style grec d’Alexandrie. La façade est moins décorée que celle du Trésor, et l’ornementation sculpturale moins ambitieuse.

Informations pratiques

Conseils pour la visite

Pour visiter le Deir, l’idéal est de venir de bon matin ou vers la fin d’après-midi. Cela vous évitera la horde de touristes qui inondent le parvis du temple en milieu de journée. Qui plus est, le monument est d’une beauté unique au crépuscule, quand la façade est éclairée par les lumières du soleil couchant.

Autres attractions

En quittant le Deir, portez votre regard sur les autres ruines importantes de Pétra :

- Le temple des Lions Ailés ;

- L’amphithéâtre romain ;

- L’église byzantine.